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La différence entre les managers et les leaders

Ce qui différencie les managers des leaders fait l'objet de nombreuses discussions. Mais qu'est-ce qui distingue un manager d’un leader ?

Leader ou manager ?

C'est un sujet que j'ai exploré dans mon livre "The Future of Work", mais il vaut la peine d'être mentionné ici. Certains affirment que la différence entre les managers et les leaders est purement sémantique. D'autres affirment catégoriquement qu'il s'agit de deux types de personnes distinctes. On part généralement du principe que la principale différence entre les managers et les leaders est que les managers sont ceux qui sont responsables des personnes, qui prennent des décisions et les exécutent, qui délèguent, qui constituent des équipes, qui exercent un contrôle, etc. Les leaders, quant à eux, sont ceux que nous considérons comme les visionnaires. Ce sont ceux qui inspirent, motivent et encouragent les autres. Ils remettent en question le statu quo ; ils entrevoient la possibilité d’un monde meilleur et sont déterminés à le construire. Mais pourquoi ces deux profils seraient-ils différents ?

Toute personne responsable d'autrui ne devrait-elle pas être capable d'exceller dans les deux domaines ? Je crois fermement que toute personne au sein d'une organisation peut être un leader, mais que les managers se DOIVENT d’être des leaders. Les mots qu’on utilise au travail et dans la vie ont une grande importance, c'est pourquoi on devrait cesser d'utiliser le mot "manager". Ce mot a pris une connotation et une signification négative, alors pourquoi l'utiliser ? Voulez-vous être managé ? Voulez-vous travailler pour le manager stéréotypé, comme ceux des films comme 35 heures, c’est déjà trop ? Personne ne veut être managé et, en réalité, beaucoup ne veulent même plus être appelés managers.

“(Les leaders) sont ceux qui inspirent, motivent et encouragent les autres. Ils remettent en question le statu quo ; ils entrevoient la possibilité d’un monde meilleur et sont déterminés à le construire.”

Jacob Morgan

Jacob Morgan

Tout le monde peut devenir un leader, il s'agit de comprendre qui l'on dirige. Par exemple, on peut se diriger soi-même, diriger une petite équipe, une fonction, un département, ou une organisation tout entière. Une seule mise en garde s'impose : il ne s'agit pas simplement d'un changement de nom ou de titre. Il s'agit d'un changement de compétences et d'état d'esprit, et si vous n'êtes pas en mesure d'adopter les compétences et l'état d'esprit que nous allons décrire ici, vous ne serez pas en mesure de diriger des personnes. Si vous occupez actuellement un poste de direction et que vous constatez que vous ne possédez ni les compétences ni l’état d’esprit décrit ici, il est de votre responsabilité d’apprendre et de mettre en pratique, faute de quoi vous ne saurez rester un leader. C'est une approche dure, mais c'est la seule possible. Les mauvais leaders n’ont pas leur place dans l'avenir du travail. 

Une étude récente de Deloitte a interrogé plus de 5 000 travailleurs du savoir aux États-Unis. 72 % des personnes interrogées ont déclaré que nous avons besoin d'une nouvelle définition de ce qu'est un "leader" dans le monde d'aujourd'hui." (Deloitte, juin 2018). Imaginez à quel point ce chiffre augmentera au cours de la prochaine décennie. 

Le leadership est-il vraiment en train de changer ? 

Les organisations ne sont plus des lieux où les employés se présentent pour simplement faire un travail et recevoir un salaire. C'est le monde auquel la plupart des dirigeants sont habitués. Les organisations sont maintenant des planificateurs financiers, des centres de santé et de bien-être, des traiteurs, des centres de formation, des garderies, des conseillers d'orientation professionnelle ou de vie, des associations caritatives, des lieux où l'on s'amuse et où l'on se lie d’amitié, et bien d'autres choses encore. Nous assistons à l'intégration de la vie professionnelle et de la vie personnelle, et beaucoup d'entre nous passent autant de temps, sinon plus, au travail qu'à la maison. Ce n'est pas le type d'organisation auquel la plupart des dirigeants sont habitués, mais c'est celui dont nous faisons tous partie. 

“Les mauvais leaders n'ont pas leur place dans l'avenir du travail.” 

Jacob Morgan

Jacob Morgan

Le leadership au cours de la prochaine décennie, sera-t-il vraiment différent ou semblable à celui d'aujourd'hui ? Si l'on téléportait un leader dix ans dans le futur, serait-il encore capable de diriger efficacement et avec succès ? 

Parmi tous les PDG que j'ai interrogés, une petite poignée a déclaré que le leadership changera si radicalement qu'il sera méconnaissable. Un groupe un peu plus important a déclaré que le leadership sera à peu près le même qu'aujourd'hui. La plupart des PDG ont toutefois déclaré que le leadership reposera sur un ensemble fondamental d'idées et de principes déjà existants, tels que la capacité d'avoir de la vision et d'être à même de mettre celle-ci en œuvre. Ils ont également déclaré que les futurs dirigeants devront s'appuyer sur ces éléments avec un nouvel arsenal de compétences et de modes de pensée. 

Tim Ryan, président de Pricewaterhouse- Coopers (PwC) aux États-Unis, supervise un effectif de plus de 55 000 personnes. Lorsque nous avons parlé de l'avenir du leadership et de son

évolution, il a déclaré : "Il est en train de changer sous nos yeux. J'admettrais que ce qui faisait un grand leader il y a 50 ans ou 25 ans, ne fera probablement pas un grand leader dans dix ans". Ne vous y trompez pas, être un leader sera la tâche la plus difficile qui soit. Si vous vous lancez dans cette aventure, ce sera l'un des plus grands défis de votre carrière professionnelle, mais aussi le plus gratifiant. Shawn Riegsecker est le PDG de Centro, une société de logiciels de publicité numérique qui emploie environ 700 personnes. Nous avons longuement discuté de ce sujet, et il m'a confié cette perle que je voulais partager avec vous : 

"Il n'y a pas de raccourci pour devenir un grand leader. En effet, il faut du temps pour y arriver et vous serez probablement confronté à des hauts et à des bas tout au long de votre parcours. Pour arriver à vos fins, vous devez faire les choses qui vous donneront la confiance nécessaire 

pour en faire un peu plus le lendemain. Personne n'aime l'échec. L'échec représente simplement un défi et une opportunité d'apprentissage, et non quelque chose à éviter. Je crois que le point de croissance le plus important se produit lorsque vous sortez de votre zone de confort. Vous devez mettre vos orteils au bord du précipice, à la limite du "confortable", c'est ce pas vers l'incertitude qui fera une réelle différence dans votre vie". 

Il est naturel de résister au changement, d'être un peu craintif et mal à l'aise, mais comme le dit Shawn, "c'est là que se produit la véritable transformation".

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